dimanche 31 juillet 2011

La 39ème marche décidément trop vite

 Une poignée de jours à Bruxelles
pour m'aider à gravir la 39ème marche
avec un détour - entre autres -
Une roue de Bob de Moor.
Cette satanée roue du temps ?

Rien à faire,
le temps dégaine plus vite que mon ombre.

J'ai bien essayé de m'accrocher à la barre,
d'arrêter la terre pour descendre, eh bien non, non, non,
le temps est têtu, il m'a eue, le bougre.
Il a bien fallu la monter, cette fichue 39ème marche.

Une pause au musée Magritte
n'a rien changé à l'histoire.
Inutile de chercher son double dans le miroir,
ça ne double pas notre temps ici.
Quoiqu'on fasse, on se fait doubler...

jeudi 21 juillet 2011

Atterrissages et décollages d'été

Alors que la navette Atlantis atterrit une dernière fois à Cap Canaveral et que l'on fête les 42 ans des premiers pas d'Armstrong sur la lune, j'essaie de profiter un peu de cette énergie propulsive (on ne sait jamais, si ça aidait...) pour reprendre un roman débuté lors de ma résidence montbrisonnaise et laissé en jachère quelques temps pour cause de rush. Voui, voui... l'énergie nécessaire au redécollage d'un texte laissé trop longtemps à infuser dans les limbes me semble avoisiner celle de la navette luttant contre l'attraction terrestre. Haruki Murakami a raison dans son Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, l'écrivain est un humble marathonien de la feuille. Sitôt qu'il interrompt son jogging quotidien et ses étirements, il crampe. Mais dans cette lente progression créative, ce houleux cycle plaisir/effort/douleur/soulagement/plaisir, le seul vrai but, c'est la course elle-même, non la ligne d'arrivée. La quête perpétuelle du point imperceptible, apparu on-ne-sait-où, on-ne-sait-comment, où l'idée prend chair, où les mots trouvent leur visage, leurs poumons et palpitent jusqu'à rendre la foulée possible, presque régulière, frôlent le rythme adéquat et atteignent le bon coefficient de portance. Pour décoller enfin (et là, Dumbo-l'auteur serre fort fort fort la plume), voler (oui, accroche-toi au pinceau, j'enlève l'échelle), et, sait-on jamais, franchir le mur du son. Mach 1, mach 3 ? Euh... beh non. Juste Mac Book.

dimanche 17 juillet 2011

Littérature transmédiatique

La formule est d'Eleonore Hamaide-Jager, de l'Université d'Artois, qui s'est interrogée sur les formes de la fiction dans la culture pour la jeunesse et a réalisé une analyse très intéressante sur le concept hybride des blue Cerises, intitulée Je lis, tu blogues et ils "littératurent" : "blue Cerises", entre roman, blog et produit marketing ?

Si les « enfants de la vidéosphère », ainsi que les a nommés Jean Perrot1, se voient proposer, à côté d’ouvrages de qualité, des novellisations de la culture de masse2, nous aimerions montrer, à partir de la série « blue Cerises » publiée par Milan et riche de douze volumes actuellement, que les auteurs de ces romans savent aussi s’emparer des outils technologiques d’aujourd’hui pour développer un univers littéraire bien affirmé. L’histoire d’une bande d’amis est racontée par quatre auteurs différents, Cécile Roumiguière, Jean-Michel Payet, Sigrid Baffert et Maryvonne Rippert qui écrivent chacun le parcours d’un des personnages, Violette, Satya, Amos et Zik. Des échos aux trois autres adolescents se font entendre d’un roman à l’autre et complexifient l’approche des caractères. Grâce à quatre écritures affirmées, les personnages prennent corps par une manière de s’exprimer assez différente, tout en vivant un quotidien semblable. Présent sur Facebook, sur des blogs, sur Deezer, sous forme de livre électronique d’un nouveau genre, le projet impulsé par Cécile Roumiguière multiplie les voies d’accès aux personnages et s’affiche comme un concept  novateur, un objet hybride, transmédiatique et apparemment désinhibé face à l’idée du livre comme objet de communication et produit de consommation.