jeudi 21 juillet 2011

Atterrissages et décollages d'été

Alors que la navette Atlantis atterrit une dernière fois à Cap Canaveral et que l'on fête les 42 ans des premiers pas d'Armstrong sur la lune, j'essaie de profiter un peu de cette énergie propulsive (on ne sait jamais, si ça aidait...) pour reprendre un roman débuté lors de ma résidence montbrisonnaise et laissé en jachère quelques temps pour cause de rush. Voui, voui... l'énergie nécessaire au redécollage d'un texte laissé trop longtemps à infuser dans les limbes me semble avoisiner celle de la navette luttant contre l'attraction terrestre. Haruki Murakami a raison dans son Autoportrait de l'auteur en coureur de fond, l'écrivain est un humble marathonien de la feuille. Sitôt qu'il interrompt son jogging quotidien et ses étirements, il crampe. Mais dans cette lente progression créative, ce houleux cycle plaisir/effort/douleur/soulagement/plaisir, le seul vrai but, c'est la course elle-même, non la ligne d'arrivée. La quête perpétuelle du point imperceptible, apparu on-ne-sait-où, on-ne-sait-comment, où l'idée prend chair, où les mots trouvent leur visage, leurs poumons et palpitent jusqu'à rendre la foulée possible, presque régulière, frôlent le rythme adéquat et atteignent le bon coefficient de portance. Pour décoller enfin (et là, Dumbo-l'auteur serre fort fort fort la plume), voler (oui, accroche-toi au pinceau, j'enlève l'échelle), et, sait-on jamais, franchir le mur du son. Mach 1, mach 3 ? Euh... beh non. Juste Mac Book.

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