samedi 9 mars 2013

Un samedi à la porte du temps

Pour découvrir d'autres territoires à Paris, il existe une Porte Dorée.
Curieux clin d'oeil d'avoir bâti ici la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration.
J'ai décidé d'y poser mon carnet et mon stylo, des recherches pour un prochain roman.
Un zest de mes racines siciliennes.

À l'entrée, on est accueilli par l'homme rouge nageant "Dans le bonheur", de l'artiste sénégalais Diadji Diop.

Il y a du monde dans cet étrange bâtiment à l'architecture coloniale.
Mais le monde va plutôt en bas, voir les requins dans l'aquarium.
En haut, dans le musée, il n'y a pas foule et le visiteur est surpris par la taille des salles,
à l'image du nouvel arrivant, intimidé par la vastitude du territoire qui l'attend.
Mais il y a foule à découvrir.
Visages et vies d'exils venus du monde entier, diasporas aux quatre vents.
Peuples mouvants, déracinés, transbahutés, chahutés, recomposés...
Photos, documents, films, témoignages, affiches, des objets aussi, emportés en hâte avant le grand saut vers l'inconnu. Un mortier, un portrait, un instrument de musique, un châle, une couverture, un peu de terre.
Qu'emporter de son pays quand on part ?
Dans la valise, presque rien.
Alors il reste la mémoire, cette malle de secours où ranger son territoire intime.
Un passé, une langue, des souvenirs, un savoir.
Et regarder, devant.

L'immensité du chemin à parcourir pour tout recommencer.


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